En mai, le CLUBHOUSE de Nantes a fait ce qu’il lui plaît et a invité Marlène Collineau, élue de quartier et adjointe à la santé de la Ville de Nante
Nous l’avons sollicitée pour parler de la participation citoyenne des personnes concernées par un trouble psychique dans les politiques publiques. L’occasion d’un échange authentique et engagé !
> Quelle est votre vision pour l’intégration de la santé mentale dans la stratégie de Nantes Métropole, dans le cadre de la grande cause nationale 2025 ?
Pour reprendre un peu le contexte, Nantes Métropole c’est 24 communes autour de Nantes qui depuis 2 ans ont fait le choix d’avoir une politique coconstruite autour des questions de santé. Sur le sujet santé mentale, il y avait beaucoup de retours de difficultés remontées par les communes. Un des éléments de réponse à partir de cette année : former des bénévoles d’association aux Premiers Secours en Santé Mentale (ex : association de distribution alimentaire) pour qu’il puisse accompagner et orienter vers des structures dédiées. On est très fiers que cela commence en 2025 car cela entre en résonnance avec cette Grande Cause Nationale. Cela va permettre aussi de la mise en réseau et de l’interconnaissance entre associations.
> Quelles mesures envisagez-vous pour encourager la participation citoyenne dans l’offre de services en santé mentale et comment cela peut-il être renforcé ?
Les SISM (Semaines d’Information sur la Santé Mentale ndlr) permettent de s’adresser au grand public et offrent à chacun la possibilité de participer à des espaces d’organisation et de décision (ex : organisation d’un village de la Santé Mentale sur la Place Royale en 2024, lieu symbolique, avec des associations d’usagers).
La question de la santé mentale c’est aussi la question de prendre soin de soi et la participation dans son quartier. Le bureau des projets est un dispositif qui a été créé pour monter un projet à quelques-uns. Ce sont des habitants qui présentent le projet à un jury composé d’autres habitants qui vont déterminer si le projet peut être soutenu par la Mairie. C’est une manière positive d’aborder la santé mentale, d’entretenir le lien à l’autre, d’être moteur pour proposer des actions.
> Comment percevez-vous le rôle ou la place d’une association comme CLUBHOUSE France sur le territoire ?
CLUBHOUSE France a pris une place que d’autres n’occupaient pas pour dire que les sujets de réinsertion sociale et professionnelle passent aussi par la gestion de lieux comme celui-ci dans lequel on retrouve un rythme et où on retrouve des compétences. C’est la question de “comment faire des petits pas collectifs”, c’est super intéressant de passer par un endroit où chacun prend sa part dans la gestion du lieu. C’est un modèle qui peut intéresser des entreprises, qui s’investissent par du mécénat, sur des questions de santé mentale qui ne sont pas actrices sur le sujet.