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Focus sur une membre du Clubhouse Lyon et son métier : prendre soin des tout-petits

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Louison est membre bénéficiaire du Clubhouse depuis 2021. Elle est auxiliaire de puériculture en crèche municipale depuis septembre 2009. Elle a travaillé dans plusieurs crèches pour la ville de Lyon. Aline est allée à sa rencontre.

Aline : Comment se passe une journée type à ton travail ?

Louison : Je travaille à 80%, auprès d’enfants âgés de 18 mois à 3 ans et demi. Ils sont en général 18. La crèche est ouverte de 7h15 à 18h45.

Les tâches dépendent du planning qui nous est attribué : entretien des locaux, mise en place des espaces de jeux, transmissions orales et écrites auprès des collègues, des familles, activités d’éveil auprès des enfants et nursing sont mes principales missions.

Nous prenons en charge des groupes de 6 à 8 enfants et leurs proposons des activités ou des îlots de jeux libres. Nous prenons en compte leurs besoins afin de respecter leur développement et leur rythme physiologique.

Qu’est-ce que tu aimes dans ton travail ?

J’aime prendre soin des jeunes enfants, leur proposer des activités ludiques et voir leur évolution sur quelques années. J’aime aussi les accompagner dans leur développement sur leur temps crèche en veillant à leur sécurité physique, affective et temporelle. Ils sont tout le temps dans l’instant présent. Ils sont spontanés, donc je m’aperçois immédiatement si je réponds bien ou non à leurs besoins. Ils ne déploient pas de « stratégie ».

Ils ont besoin de routines comme moi. Nous élaborons un cadre de référence stable, des rituels dans la journée pour que les enfants puissent se repérer. Au sein de ce cadre, nous proposons des activités selon l’état des enfants. Nous avons des idées d’activités, mais nous devons nous adapter en permanence à leur état émotionnel, leur état de fatigue et à leur dynamisme pour qu’ils puissent passer une bonne journée.

Il y a une certaine autonomie dans mon travail, je décide de mon programme d’activités, tout en respectant le projet pédagogique.

J’aime prendre le temps avec les enfants, les voir s’émerveiller pour un rien, ils sont en perpétuelle découverte. Leur perception du temps est totalement différente de celle des adultes. J’aime aussi l’idée de ne pas avoir de « rétroplanning » à respecter, ni de pression de productivité. J’aime beaucoup leur état d’esprit, ils vivent au présent, croquent la vie à pleine dents, passant du rire aux larmes et inversement, insouciants.

Qu’est-ce qui te plaît moins ?

Les relations avec les parents lors des transmissions me mettaient souvent mal à l’aise. Je ne me sentais pas légitime pour donner des conseils, étant donné que je ne suis pas parent. Ça va mieux, j’essaie de changer ma posture et, par exemple, lorsque je n’ai pas de réponse à leurs questions, si avant je me sentais piégée, désormais je vais chercher l’info ailleurs, je vais en parler à mes collègues. La qualité de ma communication avec mon équipe peut également me mettre en difficulté mais j’ai progressé.

Peux-tu en dire plus sur ces difficultés ?

Dans mon ancienne équipe, je pense que le personnel s’était accommodé à mes problématiques de communication. Cela me permettait de travailler sans trop de difficultés. Puis il y a eu un changement de direction qui m’a déstabilisée. J’ai alors décidé de changer de crèche, ce qui a amplifié mes difficultés et entraîné un long arrêt maladie.

Comment le clubhouse t’a-t-il aidée dans ton rétablissement ?

J’ai commencé à venir au Clubhouse en février 2021, ce qui m’a permis de restructurer mes journées. Cela faisait de nombreux mois que je ne travaillais plus. J’ai appris à retisser du lien social. J’ai pu reprendre un rythme dans un lieu bienveillant où les gens ne jugent pas. J’étais éteinte en arrivant au Clubhouse, mon cerveau était au ralenti, persuadé qu’il ne fonctionnerait plus. Dans ce lieu bienveillant, j’ai pu reprendre un rythme et confiance en mes capacités.

Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui dans ton travail ?

J’ai pu reprendre mon travail début mai 2021 grâce à la notification RQTH d’obligation du maintien à l’emploi. Seule ma directrice sait que j’ai une RQTH. Aujourd’hui mon état d’esprit est différent : je prends moins à cœur les remarques que l’on peut me faire, je suis plus détachée, je prends plus de recul. Avant j’essayais absolument de rentrer dans un moule mais désormais je cherche moins à le faire, j’essaye juste de faire mon travail du mieux possible.

Aline